Jour 10 : Retour à l’âge de glace - “Noir”

Embouchure de Jokulsarlon et plage de sable noir, “diamond beach”

C’est plus facile en situant cela sur une carte :

Le pont de la route 1 qui enjambe le canal naturel d’écoulement vers l’océan délimite également la partie lac de la partie plage de sable noir, surnomée “diamond beach”, ou “la plage de diamants”.

Les icebergs sont une nouvelle fois déformés par le courant, et ramenés sur la plage par la marée, contrastant énormément avec le noir uniforme du sable. En quelques centaines de mètres, on passe ainsi du bleu azur de la glace sous pression à des formes plus alvéolées, dû à l’échappement dans l’air des poches de gaz contenues dans ces mêmes pavés de glace.

On se retrouve donc avec une multitude (parfois plusieurs centaines) d’icebergs aux formes invraisemblables déposés comme par miracle sur un support d’un noir profond.
Qui n’a jamais rêvé d’un beau diamant posé dans un écrin noir, faisant ressortir ses moindres détails ? …

C’est encore une fois (oui, je sais, l’adjectif est souvent employé mais finalement, c’est le plus adapté), somptueux.

Les couleurs de la glace vont du blanc transparent au bleu profond, mais aucune ne détonne avec l’environnement. C’est à la fois irréel et, contrasté, et en même temps tellement complémentaire. 

Le miracle, en fait, c’est uniquement la marée…
… marée qui va nous jouer des tours (!!) puisque contrairement à ce que l’on connait sur nos plages de France, si l’eau monte, c’est plus ou moins régulièrement… et donc on anticipe relativement bien les vagues suivantes, et à quel niveau l’eau va arriver sur le sable…
Ici, il n’en est rien.
Oui, rien du tout. On se retrouve donc à tenter de faire de la pose longue avec tout un tas de filtres et télécommandes, laissant le trépied et le boitier à seulement quelques mètres, vu que les vagues sont loin, quand soudain, une vague va venir recouvrir le 1er tiers de votre trépied, avec puissance, tentant d’entrainer au large votre matériel.

Vision d’horreur, obligé de me jeter dans l’eau gelée afin de rattraper mon pied (et le boitier avec objectif, filtres etc…) qui était en train de chuter… Et ce, à de multiples reprises (et oui, à la première fois, je n’avais pas compris…)… Je peux vous assurer que cela réveille, et la fatigue des treks des jours précédents est instantanément oubliée !

Voici quelques clichés que j’ai réussi à prendre en trompant la vigilance des vagues :

En tous les cas, cette journée, comme toute les autres, n’a pas démérité. Elle est le reflet de notre voyage qui arrive dans son dernier tiers… Et pas des moindres…

Et elle m’a permis de trouver le cliché qui fera la couverture de mon “beau-livre” photo sur l’Islande… Je suis donc tout enjoué… Mais il y a du boulot et de la réflexion pour que celui-ci voit le jour…

A partir de demain, ce sera la zone sud de l’ile… Avec ses quelques secrets cachés… et ses treks.