Jour 10 : Retour à l’âge de glace - “Noir”

Embouchure de Jokulsarlon et plage de sable noir, “diamond beach”

C’est plus facile en situant cela sur une carte :

Le pont de la route 1 qui enjambe le canal naturel d’écoulement vers l’océan délimite également la partie lac de la partie plage de sable noir, surnomée “diamond beach”, ou “la plage de diamants”.

Les icebergs sont une nouvelle fois déformés par le courant, et ramenés sur la plage par la marée, contrastant énormément avec le noir uniforme du sable. En quelques centaines de mètres, on passe ainsi du bleu azur de la glace sous pression à des formes plus alvéolées, dû à l’échappement dans l’air des poches de gaz contenues dans ces mêmes pavés de glace.

On se retrouve donc avec une multitude (parfois plusieurs centaines) d’icebergs aux formes invraisemblables déposés comme par miracle sur un support d’un noir profond.
Qui n’a jamais rêvé d’un beau diamant posé dans un écrin noir, faisant ressortir ses moindres détails ? …

C’est encore une fois (oui, je sais, l’adjectif est souvent employé mais finalement, c’est le plus adapté), somptueux.

Les couleurs de la glace vont du blanc transparent au bleu profond, mais aucune ne détonne avec l’environnement. C’est à la fois irréel et, contrasté, et en même temps tellement complémentaire. 

Le miracle, en fait, c’est uniquement la marée…
… marée qui va nous jouer des tours (!!) puisque contrairement à ce que l’on connait sur nos plages de France, si l’eau monte, c’est plus ou moins régulièrement… et donc on anticipe relativement bien les vagues suivantes, et à quel niveau l’eau va arriver sur le sable…
Ici, il n’en est rien.
Oui, rien du tout. On se retrouve donc à tenter de faire de la pose longue avec tout un tas de filtres et télécommandes, laissant le trépied et le boitier à seulement quelques mètres, vu que les vagues sont loin, quand soudain, une vague va venir recouvrir le 1er tiers de votre trépied, avec puissance, tentant d’entrainer au large votre matériel.

Vision d’horreur, obligé de me jeter dans l’eau gelée afin de rattraper mon pied (et le boitier avec objectif, filtres etc…) qui était en train de chuter… Et ce, à de multiples reprises (et oui, à la première fois, je n’avais pas compris…)… Je peux vous assurer que cela réveille, et la fatigue des treks des jours précédents est instantanément oubliée !

Voici quelques clichés que j’ai réussi à prendre en trompant la vigilance des vagues :

En tous les cas, cette journée, comme toute les autres, n’a pas démérité. Elle est le reflet de notre voyage qui arrive dans son dernier tiers… Et pas des moindres…

Et elle m’a permis de trouver le cliché qui fera la couverture de mon “beau-livre” photo sur l’Islande… Je suis donc tout enjoué… Mais il y a du boulot et de la réflexion pour que celui-ci voit le jour…

A partir de demain, ce sera la zone sud de l’ile… Avec ses quelques secrets cachés… et ses treks.


Jour 10 : Retour à l’âge de glace - “Bleu”

(Pour info, vous pouvez cliquer sur n’importe quelle photo pour la voir en plein écran, comme tous les posts précédents !)

Après avoir parcouru les fjords de l’est, dans lesquels nous avons fait beaucoup de route et finalement peu de photos (il faut bien que le matériel se repose, à défaut de nous, cela nous a permis de profiter pleinement et de réfléchir à plein de choses qui font l’ombre du quotidien en France !), nous voici arrivés dans le sud-est aux alentours de Höfn.

Nous avons donc consacré une journée et demi aux lacs proglaciaires, sorte de curiosités tant par leurs couleurs que par leur évolution constante.
Vu le temps passé et le nombre de choses à voir, cette partie du périple a dû être coupée en 2 parties distinctes…

Ainsi, nous avons d’abord arpenté Jökulsárlón, LE site touristique par excellence, puis Fjallsárlón, tout aussi beau, plus confidentiel, et surtout, beaucoup moins connu… 

Nous sommes ensuite allés de l’autre coté du pont de la route 1, qui passe au dessus de ce lac, nous donnant accès à une embouchure où se déversent ces icebergs aux formes multiples ramenés ensuite par le courant de l’océan sur la plage de sable noir.

Le courant et la marée sont imprévisibles… Ce qui a entrainé quelques acrobaties pour éviter de se retrouver avec le matériel emmené au large… Toute une péripétie, qui m’a tout de même valu au retour en France des réparations sur mes boitiers pour “oxydation”… Un conseil, ne faites pas comme moi, protégez votre matériel (même avec des sacs poubelle si il le faut - que j’avais amené mais pas utilisé…) afin de protéger des embruns imperceptibles au premier abord, mais bien présents !

Jökulsárlón

La Jökulsárlón, toponyme islandais signifiant littéralement en français « lagune du glacier », est le plus connu et le plus grand des lacs proglaciaires en Islande (source : Wikipédia)

Les blocs de glace se détachant du front du glacier Vatnajökull, plus précisément de la langue du Breiðamerkurjökull, dérivent sur le lac, puis rejoignent la mer.
Ils s’échouent alors fréquemment sur la plage de sable noir.
Les couleurs de ces petits icebergs vont du turquoise au bleu foncé, en passant par le jaune qui vient du sulfure volcanique, le noir qui vient de la cendre des volcans et le blanc en plusieurs nuances.


Les formes sont diverses, et avec le courant constant, relativement fort, les icebergs tournent dans l’eau, et chaque heure qui passe, le paysage est ainsi différent. Il est donc possible d’y être presque toute une journée pour espérer avoir un sujet plaisant à nos yeux, mais comme souvent en photo de paysage, c’est la patience qui prime (et contrairement à la vie courante, je suis très patient en photo…!).

Des craquements permanents et sourds nous rappellent que sous cette légèreté apparente, ces icebergs (somme toute de petite taille comparés à ceux de la banquise) sont synonymes de force et de puissance, et ces “destructions naturelles” permettent de refaçonner le paysage (ci-dessous)

Indirectement, il faut aussi une part de chance pour espérer être là au bon moment, même si quoi qu’il en soit, le paysage reste constamment somptueux.

Chose plus spectaculaire encore, les phoques nagent dans l’eau, imperturbables, jouant avec le courant… le lac faisant environ 260m de fond pour une superficie de 15km2, ils ont une belle surface pour évoluer !
Les oiseaux ne sont pas en reste, et évoluent au gré des supports de glace qui se déplacent sur le lac.

Conseil photo :

ici, il est ESSENTIEL d’avoir : 

un zoom de grande amplitude focale (car tous les icebergs ne sont pas à la même distance de vous et bougent en permanence), type 70-200mm, ou 100-400mm. 

un grand angle afin de pouvoir également prendre des plans plus élargis, sans pour autant donner une perspective trop altérée, type 10-22mm (APSC) / 16-35mm (FF), 11-16mm…

un pied SOLIDE, afin de tenir au vent, et également comme nous le verrons plus loin, aux courants (car oui, on va mettre les pieds dans l’eau)


Fjallsárlón

La Fjallsárlón, toponyme islandais signifiant littéralement en français « lagune de la Fjallsá », est un lac proglaciaire situé au sud du glacier Vatnajökull en Islande. Il est alimenté par le Fjallsjökull, et est dominé par le Hvannadalshnjúkur, dans la caldera du Öræfajökull, la montagne la plus haute d’Islande. (source : Wikipédia)

Comme nous l’avions évoqué plus en amont, ce lac, situé à l’ouest de Jokulsarlon, est beaucoup moins connu (quoi que la tendance s’inverse vu le tourisme exponentiel)
Le nombre d’icebergs est également moindre, mais le calme qui y règne est irréel.

Une fois cette vision bleutée terminée, nous sommes allés voir cette fameuse plage où se déversent les icebergs ramenés par la mer…


Jour 8 : Askja - Entre neige et aurores boréales

Nous voila en ce 8è jour en direction d’Askja, situé dans le centre-est de l’Islande, au nord du Vatnajökull, la plus grande calotte glaciaire du pays, au sud du lac Mývatn.

Dans cette zone se trouve un maar, Viti. C’est un cratère rempli d’eau turquoise laiteuse dans lequel nous nous sommes baignés, le tout, entouré de neige à perte de vue.

La route est chaotique, et durant des heures, les seules rencontres sont celles avec des cailloux. Paysage lunaire au possible, avec quelquefois une vision irréelle d’une montage enneigée, nous sommes dans le parc national du Vatnajökull, le plus grand parc national d’Europe, avec ses quelques 12000km2, et nous allons y rester quelques jours malgré nos déplacements vu sa superficie !

Le seul refuge à des lieues à la ronde est celui de Dreki. Ainsi, nous avons un pied à terre pour la nuit. Car il fait froid, très froid même. Durant la nuit, alors qu’en France les températures ont oscillé entre 38°C la journée et 25°C la nuit, nous nous contentons d’un 3°C la journée, et d’un -2°C.

Forcément, avec de telles températures, la neige, omniprésente tout autour du site, ne fond pas. C’est alors, avec ce ciel bleu azur, un régal pour les yeux.

Après ce trek au milieu de la neige et une baignade dans de l’eau relativement froide (22°C tout de même !) au milieu de Vìti, nous retournons au refuge…


Et c’est là que la beauté et la magie ont opéré…

Nuit superbe, une température qui réveille (-2°C alors qu’il fait encore 28°C en France) un indice Kp relativement élevé (Kp 6), et le ciel s’est illuminé. Chacun y verra ce que bon lui semble, mais devant une telle splendeur, avec ce froid saisissant, et le fait d’être perdu au milieu de nulle-part génère des sentiments qui se juxtaposent. Pleurer devant la beauté des choses à la fois simples et naturelles tout en étant stressé de pouvoir réaliser les plus beaux clichés possibles.

Les aurores seront de force et luminosité exponentielles, pour finir en un éclatement de couleurs.

Je pourrai donc le dire, j’ai vécu MA nuit magique (et elles vont par la suite s’enchainer !).

La 9è journée risque d’être encore plus belle…


Jour 7 : Myvatn - voyage dans un écrin de couleurs.

Nous voila en ce 7è jour du voyage, dans la région où nous passons le plus de temps, Myvatn (qui veut dire “moucheron”… ça promet… !). 

Nous restons en tout et pour tout 3 jours tellement il y a de choses à voir et à faire ! Nous avons vu avant-hier Godafoss, qui nous a mis l’eau à la bouche, puis Jökulsàrgljùfur… 

Aujourd’hui c’est donc une journée chargée tant pour les pneus que pour les mollets qui s’annonce !
Nous allons enchainer les dénivelés positifs durant toute la journée, sous la pluie pour toute la première partie de journée (et oui, hier grand beau, aujourd’hui pluie…)

Mais comme cette région est irréelle (comme beaucoup en fait), et a la particularité de rassembler énormément de lieux  différents, lacs, paysages à la “seigneur des anneaux”, couleurs inimaginables, cratères… la pluie n’est qu’un point de détail !

Concernant les cratères et autres points d’altitude, l’ascension dans la région nous permet de dominer à 360°… Mais pour y aller, nous sommes obligés (enfin c’est rudement conseillé) de porter des moustiquaires dans certains lieux autour du lac de Myvatn, sans quoi au moindre pas fait sans, nous sommes assaillis par des milliers de moucherons… Nous ressemblons donc à des braqueurs de banque sur le déclin avec nos voiles sur la tête, mais qu’est-ce que c’est efficace ! 

Le parc national de Jökulsàrgljùfur :

Au delà d’Husavìk, en longeant la péninsule de Tjörnes au Nord Est de l’Islande, la route 85 mène à un des plus grand parcs nationaux du pays, le parc de Jökulsàrgljùfur. Il s’agit d’une région particulièrement riche d’un point de vue géologique, et est donc logiquement très appréciée des randonneurs. Le parc se situe sur le coté Est du Jökulsà à Fjöllum et s’étend jusqu’au Sud sur 30 kilomètres jusqu’à Dettifoss (que nous irons voir aussi durant la journée !)

Hljodaklettar :

Le parcours nous emmène au travers de grandes cheminées volcaniques et autres colonnes de basaltes formées par le refroidissement lent de la lave avec le temps. 

On arrive alors assez rapidement à un des principaux points d’intérêt de la randonnée avec la Kirkjan de Hjoðaklettar, (l’église) une de ces formations en forme de grotte. Il s’agit en fait d’une coulée de lave qui s’est soulevée sous la pression et a formé cette grotte très impressionnante !

Nous poursuivons en direction de Rauðholar, en longeant les parois volcaniques aux contrastes surprenants. On arrive alors vers cette superbe montagne aux flancs rouge et noir avec de la mousse au vert éclatant.

La vue du haut est splendide avec notamment un panorama sur la gorge de Jökulsa et les forêts qui entourent Asbyrgi. Au cours de la promenade, Cette après-midi a été pour nous la rencontre avec une grande variété de phénomènes géologiques. La pluie quant à elle, donne une impression encore plus irréelle au paysage, car le peu de chaleur ambiante transforme cette eau en brouillard par endroit…


Jour 6 : Entre Pluton et la Terre du milieu.

Nous voilà aujourd’hui partis pour en prendre plein les yeux, et plein la carte mémoire aussi… C’est journée dédiée aux couleurs, lacs de cratères, et couleurs plus somptueuses les unes que les autres… Nous pensions bêtement avoir tout vu, et quelle ne fut pas notre erreur… Si il y a bien un endroit à voir dans ce pays, c’est ici…

LeirhnjùkurKrafla : 

Un peu d’histoire :

C’est un des sites majeurs au niveau de l’activité volcanique. Il s’agit de la toute dernière zone d’activité proche du lac Myvatn.
Plusieurs séries d’éruptions ont eu lieu tout d’abord entre 1724 et 1729 puis beaucoup plus récemment entre 1975 et 1984 où les éruptions furent accompagnées de tremblements de terre.

Les fissures du volcan s’étendent sur près de 20 kilomètres et la coulée de Leirhnjùkshraun est encore fumante plusieurs dizaines d’années après les dernières éruptions.

L’ocre et le jaune font leur apparition sur le sol pour rappeler la présence du souffre, la terre est fissurée à de multiples endroits. Le circuit de la randonnée est absolument grandiose.

Celui-ci commence par traverser un paysage vert de mousses (thufurs formés par le gel et le dégel) avant de rentrer après quelques centaines de mètres dans la véritable coulée de lave où le décor est dantesque.

Et nous voici après quelques centaines de mètres dans un décor du Seigneur des Anneaux, en Terre du milieu…

Les couleurs et contrastes sont saisissants. Le vert de la mousse présente près du parking laisse place au gris des anciennes coulées et au noir intense des coulées plus récentes et encore chaudes… Un bonheur pour les yeux !

Inimaginable.

Nous continuons l’après-midi par visiter un cratère rempli d’eau, dont le dénivelé positif pour faire le tour laisse sans voix.
En effet, autant la balade du matin a été soft, autant celle-ci coupe les jambes !

Víti :

Víti, rempli d’un lac d’eau turquoise, a été formé par l’éruption de 1724 et mesure 300 mètres de circonférence. Il se trouve à Krafla, il serait donc impensable de ne pas y aller !

Cette balade nous amène également tout normalement à Namafjall qui dégage une très forte odeur de souffre que l’on doit aux innombrables fumerolles, des vapeurs brulantes qui sortent des fissures de la terre, la couleur du sol y est rouge, vert, jaune… surprenant!


Jour 5 : Rencontre avec l’océan Arctique et Mývatn

Nous voila en direction de la capitale du Nord, Akureyi.. pour passer une nuit de repos ! Mais il nous faut d’abord sortir de ce no man’s land et retrouver la civilisation…

Nous longeons les fjords du nord… rencontre avec l’océan Arctique.

Une matinée plutôt calme sur le plan photo, les fjords étant relativement impressionnants sans pour autant pouvoir se rendre compte de l’immensité des paysages. Ce ne serait pas rendre honneur à la région que de réaliser des clichés, malgré moi… Et qui plus est, nous n’avons franchement pas le temps, c’est dommage !

Le coté positif, c’est que cela permet de recharger les batteries qui ont souffert avec le froid de la journée précédente, de vider les cartes mémoires….Bref, de faire un peu de tri… et de se détendre les jambes, car depuis le début de l’aventure, c’est trek quotidien…

Nous avons ainsi pu profiter sereinement de la région de Husavik, Akureyi, et les fjords sans avoir à se poser la question si tel ou tel paysage aurait un bon rendu par la suite !

Nous aurons largement le temps dans l’après-midi et sur les 2 jours à venir pour faire tous les clichés nécessaires dans la région de Myvatn !

L’après midi, relativement plus calme sur le plan routier, nous permet de nous rendre sur le 1er site prévu de la région, une cascade superbe… Avec le 1er jour depuis le départ où il n’y a presque aucun nuage dans le ciel… (presque !)

Goðafoss :

Goðafoss est une des chutes les plus célèbres d’Islande. Elle est localisée dans la région de Mývatn, sur le fleuve Skjálfandafljót et fait 12 mètres de hauteur sur 30 mètres de largeur, autant dire que c’est une cascade qui est relativement bien dimensionnée !

Son histoire : En l’an 1000, le parlement islandais (l’Alþing) décide de suivre l’avis du diseur de loi Þorgeir Þorkelsson et adopte le christianisme. En revenant dans sa contrée, celui-ci montre l’exemple en jetant ses idoles de l’ancienne religion nordique dans cette chute. Le nom Goðafoss signifie « la chute des dieux » en souvenir de cet événement.


Coté photo :

- Utilisation de mon pied Mefoto renforcé sur son crochet de colonne par un poids (en l’occurence, mon sac photo de 20kgs !), car malgré le très beau temps, un vent sans pareil était présent, et donc vu les poses longues, pour éviter tout mouvement, cela a été très utile.

- Polarisant CPL 82 afin de faire ressortir les couleurs et donner une dynamique à l’eau.

- ND 32000 NISI, qui a obligé a des poses de plusieurs minutes afin de pouvoir “lisser” la ligne d’eau horizontale au maximum

- GND 0.9 NISI pour exposer le ciel correctement.

- Et essentiel : des chiffons à lunettes, car la retombée de la cascade crée une brume qui se dépose sur les filtres, et donc, les nettoyer après chaque pose est essentiel, voire obligatoire.

Pour les clichés avec l’arc en ciel, il faut juste faire attention à ne pas mettre le polarisant, ou alors si celui ci est placé, le tourner correctement, sinon, l’arc en ciel disparait de la prise de vue !


Jour 4 - Perdu dans un rêve

Nous voila en route pour cette 4eme journée, qui va nous propulser au confins de l’Islande, dans un lieu aux paysages magiques, avec personne à 150km à la ronde… Eyvindarrétt et Hveravellir.

Le trajet par la route F pour s’y rendre a duré 3h, et nous n’avons absolument rencontré personne sur le chemin… Nous sommes passés de la route goudronnée à celle type hors-piste en un claquement de doigt, et les vallons qui étaient présents au début disparaissent rapidement pour laisser place à la désolation absolue.

Nous voici donc arrivés à notre refuge qui apparait comme un bouton au milieu de la figure, avec que des terres désolées tout autour… 

Une source d’eau chaude type hotspring coule au pied de notre dortoir… dans lequel j’ai passé 7h sans en sortir, en espérant innocemment voir ma première aurore boréale… qui ne viendra pas cette nuit là.

Les paysages tout autour de ce lieu sont tout simplement sensationnels. Des cratères bouillonnants encore plus beaux qu’à Geysir, avec cette vapeur soufrée qui se colle aux vêtements. Un miracle pour les yeux.

Malgré tout cela, le froid se fait ressentir, sans pour autant glacer le sang, et nous devons donc faire relativement attention aux batteries des appareils, car celles ci se déchargent plus vite encore qu’à l’accoutumée.

Coté photo :

- Pied obligatoire pour capter correctement les vapeurs via une pose longue.

- Le CPL Nisi toujours collé à l’objectif afin de changer les reflets de la surface des eaux.
- Un ND1000 anti-touriste (une évidence car même si le site est peu connu, nombreux sont les présents parmi les gens du refuge)
- Un GND 0.9 NISI afin de faire ressortir correctement le ciel.

les vapeurs sont telles que le temps d’exposition n’a pas besoin d’être conséquent, et on tourne autour des 10-15 secondes. En effet, le ciel est voilé et fait office de filtre au soleil…

Tout cela pour réaliser les photos qui permettent de s’approcher le plus de la sensation que l’on ressent lorsqu’on découvre cet endroit…


Jour 3 : Kerlingarfjöll, en terre inconnue

Nous voila en ce 3ème jour de folie, où aucun des paysages ne ressemble au précédent…

Kerlingarfjöll :

Perdu en plein coeur de l’Islande, Kerlingarfjöll (littéralement : «les montagnes de la bonne femme » ) est un site géothermique exceptionnel dont le point culminant est le mont Snækollur (1488m). 

Kerlingarfjöll fait également partie de la zone des fissures de la dorsale atlantique qui traverse l’Islande du sud-est au nord-ouest et appartient à un système volcanique d’une surface de 100 km2.

La particularité de Kerlingarfjöll est la couleur orangée de ses flancs qui provient de la pierre rhyolithique dont les montagnes sont constituées. Un site isolé au coeur de l’Islande

Ainsi, on passe la journée sur un trek de environ 8km qui permet de rejoindre des poches de neige éternelle… Pour une fois, il n’y aura pas de cascade sur cette première partie de journée !
La vision est juste magique, et ainsi, les cailloux d’un noir impénétrable se mélangent à des mousses d’un vert presque fluorescent agrémenté de couleurs ocres et marrons.

Le glacier dans le fond à l’horizon donne encore plus de contraste à ces visions irréelles.

Coté photo :
Que choisir dans ce cas de contraste très prononcé ? De toute façon, le filtre polarisant est toujours installé…
Mon choix s’est ensuite porté sur le matériel suivant :

En roulant vers notre refuge du soir à Hveravellir, autour duquel il n’y a rien à 200km à la ronde, nous passons par des routes aux allures lunaires… et, au milieu de nulle part surgit une cascade… rêve ou réalité, nous voila en terre inconnue, dans un monde qui, pour quelques instants, devient féérique… 

Le reste de la route sera agrémentée de canyons et autres enchevêtrements de cratères où seule la lumière des rayons du soleil se reflète…


Jour 2 - Cercle d’or et Þingvellir

Nous voila en route pour notre 1er jour totalement Islandais !

Ainsi, nous sommes partis en direction de Þingvellir, qui est en fait l’ancien parlement
Islandais, transformé en parc national !

Þingvellir :
Entre histoire, paysages somptueux et magie… Les paysages photos s’enchainent sans
jamais se ressembler… 

Ainsi, entre la cascade de Öxarárfoss, failles et lacs, une église apparait, entourée de son cimetière somme toute avec un caractère relativement pittoresque. 

La magie opère, et nous nous retrouvons entourés d’un coté par le pays des elfes, et de l’autre, par un semblant de Mordor (ndlr : Seigneur des anneaux).

Coté photo :

Cela a été relativement aisé de réaliser des clichés vu la gamme de filtres à ma disposition.

·       - Pied photo MeFoto Globetrotter Carbone

·       - Porte filtre V5 NISI

·       - Adaptateur 77mm (fourni avec kit V5)

·       - Polarisant ø82mm (fourni avec kit V5)

·       - Boitier Canon 70D / 5DIII

·       - Objectifs Canon 10-22 et 24-105

·       - Filtres NISI Nano IR ND1000

·       - Filtre GND 0.9 NISI

·      Ainsi, la clé de la réussite des clichés de ce site fût possible grâce au filtre polarisant de ø82mm constamment fixé sur le porte filtre (vu les conditions et les différences de couleurs, il devient ici et pour tout le séjour obligatoire).

·       A cela, ajoutons (vu le lieu touristique) un filtre Nisi ND1000 afin de faire dans un premier temps disparaitre la totalité des personnes présentes via le temps de pause (et quand bien même certains “fantômes” apparaitraient, il est beaucoup plus aisé de les faire disparaitre via Photoshop). Et ce fût, mis à part pour la cascade, son seul et unique rôle.

·       Enfin, un filtre GND 0.9 de chez NISI complète la gamme sur le porte filtre, afin d’assombrir le ciel qui malgré tous mes efforts et les prières, restera gris et presque sans circonvolutions, même si parsemé de quelques nuages donnant un esprit encore plus magique au lieu.


Gullfoss :

Nous avons continué par Gullfoss, qui se traduirait par “la cascade d’or” (ou dorée), une des cascades les plus conséquentes tant en terme de débit que de taille, qui est en réalité une succession de deux chutes d’eau situées sur la rivière Hvítá. Son nom provient de l’arc-en-ciel que l’on peut souvent voir au-dessus, quand le temps s’y prête
(ce qui ne fût pas notre cas…)

Bien entendu, les photos en pause longue grâce aux filtres s’enchainent à un rythme effréné, sous nos yeux ébahis par tant de beauté, tant au niveau dépaysement que par les contrastes des couleurs.

Coté photo :

·       - Pied photo MeFoto Globetrotter Carbone

·       - Porte filtre V5 NISI

·       - Adaptateur 77mm (fourni avec kit V5)

·       - Polarisant ø82mm (fourni avec kit V5)

·       - Boitier Canon 70D / 5DIII

·       - Objectifs Canon 10-22 et 24-105

·       - Filtres NISI Nano IR ND1000 & ND4

·       - Filtre GND 0.9 NISI

·       - Comme au préalable, filtre polarisant ø82mm de chez Nisi (fourni avec le Kit porte-filtre V5), ce qui parait normal qui plus est lors de photos de paysages avec un liquide transparent.

·       - Afin de rendre la cascade en elle-même plus vaporeuse, il a fallu y adjoindre un filtre ND1000 + un ND4 et/ou GND 0.9 (à cause de la luminosité ambiante relativement forte), et faire un “bracketing” en 5 pauses (de - 1+1/3 – + 1+1/3).

·       On se retrouve alors avec 5 clichés plus ou moins sombres laissant pour chacun ressortir certaines nuances ou luminosités en fonction du temps d’exposition.

·       - Cette technique permet ainsi de ne pas faire de HDR, mais de se servir des différentes prises pour réaliser la photo qui ressortira le mieux, via des calques ou chaque nuance qui me plait sera ajouté à la photo de base. Bref, une technique des calques sous photoshop, ni plus ni moins, mais par “morceaux de clichés”
uniquement.


Geysir :

Geysir est le geyser islandais qui a donné son nom à tous les autres, et dont le terme vient du verbe islandais gjósa signifiant « jaillir ». 

Il est situé dans le champ géothermique de Geysir, un ensemble de sources chaudes comprenant un autre geyser, Strokkur.
Les sources chaudes présentes sur le site sont d’un nombre relativement imposant, et seules certaines ont un réel attrait tant artistique que naturel, malheureusement dans un des sites (si ce n’est dans LE site) le plus visité d’Islande.

Ainsi, on passe du “trou bleu foncé” à des geysers monstrueux… Une sorte de parc de loisirs pour les yeux à ciel ouvert, où la nature est la seule maitresse à bord, et où on se rend également compte de la petitesse de notre existence, tant la force provenant du sol est exceptionnelle.



Coté photo :

·       - Pied photo MeFoto Globetrotter Carbone

·       - Porte filtre V5 NISI

·       - Adaptateur 77mm (fourni avec kit V5)

·       - Polarisant ø82mm (fourni avec kit V5)

·       - Boitier Canon 70D / 5DIII

·       - Objectifs Canon 10-22

·       - Filtres NISI Nano IR ND1000

·       - Filtre ND 16 IR Nano NISI

- Le ND1000, comme au préalable, a été utile pour faire disparaitre la présence humaine et m’a servi de “gomme”. 

Je vais d’ailleurs finir par ne plus appeler ce filtre BigStopper, mais anti-touristes !

- Le ND16, quant à lui, m’a seulement servi lors des plans sans présence humaine, afin de pouvoir augmenter le flux de vapeur et donner un aspect “foggy” plus accentué à la scène.

- A la vue des couleurs de certains fonds de “trous”, le polarisant a été nécessaire tout du long.

La journée bien remplie, il a été temps pour nous de regagner notre auberge afin de prendre des forces pour les aventures du 3eme jour, en se disant que chaque jour et encore plus beau que le précédent, avec la peur que tout s’arrête.


Jour 1 : Arrivée au pays des elfes.

Après une nuit relativement mouvementée dans un hôtel sordide (limite hôtel de passe des pires films qui existent), de la banlieue proche du EuroAirport Bâle-Mulhouse, nous voila enfin à l’aérogare via un taxi…
Pour ne rien cacher, un réveil à 3h du matin fait franchement mal à la tête !

Nous voilà prêts à embarquer… Contrôle, douanes, etc… Ca y est, on est dans l’avion… Comme dans les films, “réglons nos montres”… Aller, 2h de moins…

Bon, après un lever à 3h pour un décollage à 6h, là il est déjà plus que 4h heure locale… La journée va être longue ! Mais soyons positifs, des journées comme celle-ci, nombreux sont ceux qui aimeraient en avoir une…


Pour compenser tout cela, le paysage est juste superbe, ce lever de soleil sur la courbure de notre astre est somptueux et laisse présager le meilleur pour notre arrivée !

L’arrivée à Keflavik ainsi que la récupération du véhicule se font sans encombre, et nous voila partis en direction de notre 1ere destination, une ballade dans un parc géothermique… par 7°C, alors qu’il fait déjà 28°C en France, avec cet épisode caniculaire.

Au préalable, nous faisons une halte dans un resto-bar typique de port de pêche, à Grindavik, sur la cote sud ouest.
L’ambiance y est juste surnaturelle. Tout est comme on se l’imagine.
Soupe de homard en direct du port, vieux écriteaux des champions de pêche de chaque année depuis les années 40… et le propriétaire qui nous indique, tel une carte au trésor, l’emplacement sur une carte d’un vieux cratère méconnu des touristes… 

Balade géothermique à Hveragerdi:

Le trek fait environ 8 Km soit une marche de 2H45 avec un dénivelée de 300m dans la région géothermique d’Hengill, récompensé par une baignade à Rjúpnabrekkur en pleine nature, dans une source naturelle à plus de 38°C, au beau milieu de nulle-part. Après une telle marche entrecoupée de photos des diverses fumeroles et paysages à la “seigneur des anneaux”, rien de plus délassant… On se croirait au spa, en bien mieux !

Cela fait donc 2h que nous sommes Islandais de coeur, et nous voila déjà au plus proche de la nature, entre photos, découverte et émerveillement…

La journée se termina comme elle a commencé, avec des yeux qui ne savent plus où regarder tellement tout est somptueux… 
Il fut temps pour nous de regagner notre auberge pour la nuit, non sans avoir été au préalable faire des courses dans un centre commercial traversé par une faille active, qui suite à un tremblement de terre, a été reconstruit en laissant la faille des plaques Américaine et Européenne en plein milieu… Tout cela semble complètement irréel… Nous voila ancrés dans la vie Islandaise.